La question du traitement littéraire de l’événement-Shoah a préoccupé très tôt les écrivains juifs après le massacre de leur peuple.
Si la poésie ou le témoignage autobiographique ont pu réagir très rapidement à l’événement (parfois en temps réel), il n’en va pas de même du roman qui exige une composition stricte, un langage et un style propres à la littérature.
Comment les mots et l’expression du monde normal peuvent-ils rendre compte de l’univers concentrationnaire et de la spécificité du massacre d’un peuple et de sa civilisation par les nazis et leurs acolytes ?
Le premier best-seller mondial qui affronte avec succès le problème de la transposition littéraire de cet événement sans précédent est Le dernier des Justes d’André Schwarz-Bart (prix Goncourt 1959)
Comment est né ce livre précurseur? Quel était l’objectif de son auteur? Quelles sources et quels procédés a-t-il utilisés durant les six années d’écriture et les cinq versions qui ont abouti à ce classique de la littérature de la Shoah, trop oublié aujourd’hui?
Intervenante :
Francine Kaufmann, professeur émérite de l'université Bar Ilan en Israël.